Capitale: Moroni
Chiffres clés |
|
Superf. |
2,2 milliers de km2 |
Pop. |
600 milliers |
PNB/hab. |
370 dollars (1998) |
Croiss. |
-1,5 % (1997-1998) |
Serv. dette |
13,4 % des exportations |
Mort. inf. |
67 pour mille naissances |
Esp. vie |
59,2 ans |
IDH |
137e rang
mondial sur 174 pays |
Les Comores un archipel de l’océan Indien situé à 400 km
au nord-ouest de l’île de Madagascar et à 300 km des côtes africaines, à
l’entrée du canal de Mozambique . L’archipel comprend quatre îles:
Grande-Comore (N'Gazidja), Mohéli (Mwali), Anjouan (Ndzuwani) et Mayotte.
L’archipel est étendu sur 250 km, d'est en ouest (Mayotte, Anjouan, Mohéli et
Grande-Comore) et compte un grand nombre d’îlots à 300 km au large de l'Afrique
de l'Est. C'est sur l'île de la Grande-Comore qu'est implantée la capitale,
Moroni.
Cependant, alors que Mayotte fait partie de la France en
tant que collectivité territoriale d’outre-mer, les trois autres îles
appartiennent à la République islamique des Comores . La superficie totale du
pays (sans Mayotte) est de 1862 km2, soit l’équivalent des deux
tiers du grand-duché du Luxembourg. Les Comores sont devenues membre de la
Francophonie en 1977 et membre de la Ligue des États arabes en 1993.
Avec une densité moyenne de
population de 290 habitants par km2. La population est inégalement
répartie selon les îles: la Grande-Comore (1148 km2) est la plus
peuplée avec environ 350 000 habitants, suivie par Anjouan (424 km2)
avec 160 000 habitants et Mohéli (290 km2) avec 20 000 habitants.
Les villes les plus peuplées sont Moroni (sur la Grande-Comore), Mutsamudu (île
d’Anjouan) et Fomboni (île de
Mohéli).
Les
Comores connaissent deux grandes saisons avec des influences climatiques accentuées
suivant les saisons.
une saison
chaude et humide, le Kash-kazy, de décembre à avril et une saison fraîche
et sèche, le Koussy, de mai et novembre.
L'archipel,
bien qu'un peu à l'écart de la route normale des cyclones, est cependant
parfois touché, le cyclone de 1959 reste un point de repère chronologique
important.
Les
précipitations, sous formes d'averses parfois très violentes, atteignent des
moyennes annuelles importantes (de 500 à 6 000 mm d'eau) et des maxima
étonnants ( plus de 8 700 mm sur la forêt du Karthala), les zones les plus
arrosées étant celles d'altitude et les versants sud-ouest ou sud des îles.
Les
températures varient très peu d’un moi à l’autre. A Moroni, les températures
sont de l’ordre de 23,2° à 27° centigrades. Au sommet de Karthala, en juillet
et août, mois les plus frais de l’année, la température avoisine le 0°
centigrade.
La plupart
des Comoriens ont des origines lointaines arabes ou des ancêtres d'Afrique
continentale. Quelques familles sont issues d'ethnies malgaches et asiatiques.
La
quasi-totalité des Comoriens sont des musulmans sunnites, et les traditions
islamiques jouent un rôle primordial dans la vie quotidienne.
La
particularité la plus marquante dans la société des Comores est le Grand
Mariage. Tout homme qui souhaite devenir membre à part entière du groupe des
anciens ou des notables de la communauté doit marier au moins sa fille aînée
lors d'un Grand Mariage.
Cette
cérémonie, très onéreuse, peut durer plus d'une semaine et les familles
économisent pour cela pendant des années, voire toute une vie, pour organiser
cette fête qui réunira le village entier. Les invités apportent de somptueux
cadeaux, dont chaque détail est scrupuleusement noté pour que les mariés
puissent offrir un présent de la même valeur lors d'une cérémonie future.
Le peuplement de l'archipel des Comores s'est constitué à
partir du métissage de populations africaine, arabe et malgache. La population
est dans sa quasi-totalité musulmane de rite sunnite (98,9 %) et pratique un
islam dit libéral. Les habitants du pays s'expriment, dans une proportion de
96,8 %, en comorien, une langue apparentée au swahili, langue de la famille
bantoue. Le comorien appartient à la sous-famille du bantou
oriental, lequel comprend également le swahili.
Si le comorien reste une langue dite «apparentée au
swahili», il n'en constitue pas pour autant une simple variante du fait qu'il
n'existe pas de réelle intercompréhension entre les locuteurs du comorien et
ceux du swahili; il s'agit bien de deux langues différentes formées de la
rencontre des langues africaines appartenant à la famille bantoue et de l'arabe
(chamito-sémitique). Cependant, selon les îles, le comorien présente plusieurs
variantes dialectales et l'intercompréhension demeure relativement facile
entre celles-ci. On distingue quatre variétés linguistiques: le grand-comorien
ou shingazidja (à la Grande-Comore), le mahorais ou shimwali (à
Mohéli) et l’anjouanais ou shindzuani (à Anjouan). À l’île Mayotte
(France), les habitants parlent le mahorais appelé shimaoré, mais dans
plusieurs villages on parle le kibushi, une langue malgache proche du sakalava
parlé à l’île de Madagascar.
Tout en appartenant à la famille des langues bantoues par
leurs structures grammaticales respectives, le swahili et le comorien ont aussi
intégré de nombreux mots d’origine arabe, environ 40 % de leur vocabulaire
respectif. Cette influence linguistique s’explique par le fait que la
civilisation arabo-islamo-bantoue a laissé son empreinte dans tout l’archipel
des Comores, quelques îles de la côte est-africaine telles Zanzibar, Lamu,
Pate, Pembae, et sur la bande côtière du Tanganyika et du Kenya.
Le français est la
langue officielle et celle des relations extérieures, mais l'arabe classique constitue la «langue
religieuse». On compte moins de 2000 locuteurs ayant le français comme langue
maternelle, environ 700 locuteurs s’exprimant en malgache
(mais près de 40 000 à Mayotte, soit 40 % de la population) et environ 3000
locuteurs du swahili. En fait, le
statut de l’arabe tient plus du symbole que de la réalité, car on ne compte
aucun locuteur dont l’arabe serait langue maternelle.
Géologie :
Iles volcaniques. Le volcan du Karthala en activité latente
Le premier peuplement de l'archipel s'est produit dans la
seconde moitié du premier millénaire à partir de l'Afrique bantoue (moitié
sud), probablement vers le VIIe siècle; il semble que les premiers
habitants soient des représentants de la civilisation swahili. Bien que le
terme «swahili» provienne de l’arabe, les Swahiliens ne sont pas des Arabes,
mais un peuple de métis, en majorité composé de Bantous, c’est-à-dire
d’Africains non encore islamisés. Ce sont ces Swahiliens qui, lors de leur
extension sur les rivages de l’Océan indien occidental, s’installèrent aux
Comores. Avant l’arrivée des Arabes, les Swahiliens mirent en place une
organisation politique et sociale proprement africaine. Entre le VIIe
et le XIIe siècle, des Austronésiens, qui contribuèrent au
peuplement de l’île de Madagascar, sont passés par les Comores, mais ne s’y
sont pas établis.
2.1 L’islamisation des Comores
Puis, au XIIe siècle, les Arabo-Shiraziens — le
terme Shiraz désigne le golfe Persique —, des groupes islamisés métissés
(Arabes et Iraniens), accompagnés de leurs esclaves, arrivèrent aux Comores et
introduisirent la religion musulmane. L’islamisation s’imposa dans toutes les
Comores; la première mosquée de pierre fut construite à Mayotte en 1566 dans la
ville de Chingoni. Par la suite, les alliances politiques et matrimoniales des
Arabo-Shiraziens avec les chefs comoriens entraînèrent un changement de
l'organisation politique et la création de sultanats.
Vers le XVIIIe siècle, des Arabes originaires
du Yémen, se déclarant les descendants du Prophète, s'allièrent aussi aux
familles comoriennes nobles et contribuèrent ainsi à l'établissement de
nouveaux lignages matrimoniaux, surtout à la Grande-Comore et à l’île
d’Anjouan. C’est de cette époque que datent les documents écrits et les
manuscrits en langue arabe, en swahili ou en comorien, le tout présenté en
alphabet arabe. Pendant quelques siècles, les îles de Mayotte et de Mohéli ont
été traditionnellement sous la domination des chefs politiques d’Anjouan.
2.2 Les Malgaches et l’esclavage
C’est également au cours du XVIe siècle qu’un
grand nombre de Malgaches sakalava s’établirent dans le sud de Mayotte ainsi
que dans les autres îles de l’archipel. Dès cette période, coexistèrent dans les
îles comoriennes un peuplement arabo-shirazi et un peuplement sakalava, le tout
sur fond d’origine africaine. C’est ce qui explique pourquoi les habitants de
nombreux villages comoriens parlent encore aujourd'hui une langue malgache. Ces
langues appartiennent à la grande famille austronésienne. À partir du milieu du
XVIIIe siècle, les quatre îles des Comores furent victimes de
razzias organisées par des pirates malgaches. Ces incursions affaiblirent les
îles et poussèrent les sultans locaux à rechercher la protection des grandes
puissances de l’époque: la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne.
Entre le XVIe et le XIXe siècle,
comme ce fut le cas un peu partout dans l’océan Indien et aux Antilles,
l'archipel des Comores fut le théâtre du commerce des esclaves. Déjà, au XIIe
siècle, les Arabo-Shiraziens pratiquaient l’esclavage et c’est d’ailleurs avec
leurs esclaves qu’ils arrivèrent aux Comores. Plus tard, les Européens allèrent
chercher leur main-d’oeuvre sur la côte est du continent africain, notamment
chez les Africains d’origine bantoue et les Malgaches.
En ce qui a trait à la France qui administrait alors l’île
Mayotte et non pas encore tout l’archipel, dans le décret d'abolition de
l'esclavage du 27 avril 1848, l’article 3 mentionnait «l’île Mayotte et
dépendances» au nombre des colonies concernées:
Les gouverneurs ou commissaires généraux de la République
sont chargés d'appliquer l'ensemble des mesures propres à assurer la liberté à la
Martinique, à la Guadeloupe, à 1'île de La Réunion, à la Guyane, au Sénégal et
autres établissements français de la côte occidentale d'Afrique, à l'île
Mayotte et dépendances et en Algérie.
En réalité, l’esclavage à l’île Mayotte était déjà aboli
depuis une ordonnance du roi Louis-Philippe en date du 9 décembre 1846,
laquelle était une suite du traité de cession de l’île du 25 avril 1841. Dans
ce traité, il était prévu une disposition «considérant que l'extinction de
l'esclavage à Mayotte est une des premières conséquences de l'occupation de
cette île». Cependant, l’abolition de l’esclavage a eu pour effet de favoriser
l’émigration massive des propriétaires mahorais et de leur main-d’œuvre. Ce
n’est que vers le milieu du XIXe siècle que l’archipel se repeupla
avec le retour de certains émigrés auxquels s’ajoutèrent des habitants des
autres îles. L’archipel devint également, pour des colons blancs, «le Far-West
des Réunionnais déclassés» qui s'y installèrent et introduisirent le système
des plantations coloniales en faisant appel à des travailleurs «engagés». En
fait, les besoins de main-d’oeuvre prirent simplement la forme d'un trafic
d'engagés indiens et chinois sur les plantations. Certains historiens affirment
même que les Réunionnais blancs immigrés, surtout à Mayotte, poursuivirent
l’esclavage sous la forme de l’engagement. Il n’est donc pas surprenant
que les Réunionnais aient pris une part active à la lutte pour que Mayotte
reste française en 1974-1975.
2.3 Le protectorat français (1841-1892)
L’intervention de la France dans l’ensemble des Comores
commença au milieu du XIXe siècle, alors que les quatre îles des
Comores furent le théâtre de nombreuses guerres entre sultans locaux, ce qui
leur valut le surnom d’îles des sultans bagarreurs. Ainsi, à partir du
XIXe siècle, les liens politiques furent rompus entre les îles de
l’archipel. Fatigué des guerres incessantes qui ravageaient son pays, le sultan
Adrian Tsouli céda Mayotte à la France en échange d'une aide militaire et...
d'une rente annuelle de 1000 piastres (ou 5000 francs à l'époque) et
l'éducation de ses enfants à l'île de La Réunion aux frais du gouvernement
français. Dans le cadre du traité du 25 avril 1841, l’île passa ainsi
juridiquement sous le protectorat français. En réalité, la marine française
avait besoin d'un port important dans l'entrée du canal de Mozambique et le
traité de 1841, présenté comme un banal traité commercial, constituait une
véritable vente forcée. C’était pour la France une question de stratégie: il
fallait occuper le plus de territoires possibles afin d’empêcher les Anglais et
les Allemands de les acquérir. Le roi Louis-Philippe entérina cette acquisition
en 1843.
Toutefois, les rivalités franco-britanniques dans l’océan
Indien firent en sorte que les trois autres îles de l’archipel des Comores
(Grande-Comore, Mohéli et Anjouan) demeurèrent plus ou moins indépendantes,
bien que l’ensemble de l’archipel fût placé, cinq années plus tard, sous
l'autorité du gouvernement colonial français basé à Mayotte. L’ensemble de
l’archipel (Grande-Comore, Mohéli, Anjouan), sauf Mayotte qui resta une
colonie, tomba sous le protectorat français en 1886. En fait, tous les traités
furent imposés par la France aux sultans locaux qui n’ont jamais eu le choix de
résister. Le protectorat dura jusqu’en 1892, et il laissa place un peu plus
tard à la colonie de «Mayotte et dépendances» rattachée par la loi du 25
juillet 1912 à l’île de Madagascar.
Le régime du protectorat supposait que la puissance
coloniale envoyait un «résident» parlant uniquement français auprès des
autorités locales et qu’il ne s'occupait en principe que de la politique
extérieure. En fait, les «résidents» français s'emparèrent progressivement du
pouvoir politique, imposèrent la langue française et laissèrent les colons
déposséder entièrement les paysans comoriens de leurs terres, de telle sorte
que ceux-ci durent se faire employer dans les plantations coloniales à titre
d'«engagés».
En 1890, un accord de partage intervint entre la France et
la Grande-Bretagne: les Anglais obtenaient l’île de Zanzibar (Tanzanie) en
imposant l’anglais; les Français conservaient les Comores et Madagascar en
imposant le français. Le rattachement juridique des trois autres îles à Mayotte
s’effectua en 1904. Il fut suivi, le 9 avril 1908, d’un second décret
rattachant officieusement Mayotte et ses dépendances à Madagascar.
Avant la période coloniale, les pouvoirs politiques
locaux, c’est-à-dire les sultans, et le monde de l’enseignement utilisaient
l’arabe, la langue de la religion, mais recouraient en partie au swahili
considéré comme la langue du commerce et, bien sûr, au français, la langue des
relations extérieures.
2.4 La colonisation française
En 1912, le gouvernement français se résolut à coloniser le
reste des Comores, afin de surveiller les pratiques douteuses des «résidents»
et des colons. La loi d’annexion du 25 juillet 1912 ne fit que confirmer ces
décrets, alors que Madagascar et les Comores (Ajouan, Mohéli, la Grande-Comore
et Mayotte) devinrent une seule et même colonie française.
La colonisation française négligea cependant le
développement éducatif des Comores. En 1939, il n'existait encore, pour tout
l'archipel, que 10 écoles primaires (appelées écoles indigènes du premier
degré). Au terme de quatre années d'études, un concours sélectionnait les
cinq meilleurs élèves, qui partaient pour trois ans poursuivre leurs études à
Majunga (sur la côte est de Madagascar).
Après deux révoltes importantes (l’une en 1915 à la
Grande-Comore, l’autre en 1940 à Anjouan), les Comores obtinrent en 1946 une
autonomie administrative et la ville de Dzaoudzi fut choisie comme capitale du
nouveau territoire. À partir de 1946, les Comores furent détachées de
Madagascar et furent représentées directement au Parlement français. Ensuite,
l’Assemblée territoriale des Comores choisit en 1958 le statut de territoire français d'outre-mer (TOM).
Cependant, à Mayotte, 85 % des citoyens préférèrent lors
d’un référendum le statut de département français
d’outre-mer (DOM). Les Mahorais auraient développé de tenaces
rancunes contre les anciens sultans d'Anjouan et contre les Arabo-Comoriens.
Dans les faits, les Comores ne furent jamais traitées comme les autres
territoires d’outre-mer, mais toujours comme une colonie. Évidemment, dès la
période coloniale, l’administration et l’enseignement sont passés exclusivement
au français, le comorien demeurant strictement la langue des communications
orales. Comme à Madagascar, l’administration française instaura un double
système éducatif: d’une part, des cours complémentaires pour les enfants de
nationalité française, d’autre part, des cours complémentaires de type local
pour les Comoriens d’origine, le cycle secondaire devant toutefois être
poursuivi à Madagascar. Le premier lycée ne fut ouvert qu’en 1963 à Moroni; un
second suivra à Mutsamudu (Anjouan) en 1970. Les élèves ayant reçu leur
formation dans ces deux lycées joueront par la suite un rôle déterminant dans
les crises politiques qui secoueront l'archipel.
2.5 L’indépendance
En 1974, à l'issue d'un référendum, les îles d’Anjouan, de
Mohéli et de la Grande-Comore optèrent pour l'indépendance à 95 %, alors que
les habitants de Mayotte choisirent à plus de 60 % de rester des citoyens
français. Le 6 juillet 1975, le président Ahmed Abdallah proclama
unilatéralement à Moroni (Grande-Comores) l'indépendance des îles des Comores
«dans ses frontières coloniales» (ce qui incluait les quatre îles) formant
ainsi l'État des Comores. Mais en février 1976, lors d’un référendum, la
population de l'île Mayotte se prononça avec une très large majorité (99 %)
pour son maintien dans l'ensemble politique de la République française avec le
statut de collectivité spéciale, qui lui fut accordé sur une base
provisoire.
La République fédérale islamique des Comores fut proclamée
le 1er octobre 1978. Depuis leur indépendance, les Comores ont connu
près d'une vingtaine de coups d'État ou tentatives de coups d'État, dont trois
menés par le mercenaire français Bob Denard.
En août 1997, les habitants des îles d’Anjouan et de
Mohéli s’insurgèrent contre les autorités de la capitale Moroni et demandèrent
d'être rattachés à la France. Certains autres semblaient envier le sort des
insulaires de Mayotte, restée française, dont le niveau de vie est maintenant
cinq fois plus élevé que celui des Comores. Le gouvernement français refusa de
soutenir cette demande qui lui paraissait incongrue. À la suite de cette
insurrection, des pourparlers de paix tenus à Madagascar sous les auspices de
l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) aboutirent à un accord en avril 1999
selon lequel chacune des trois îles aurait son propre parlement et assurerait
la présidence de la République — qui deviendrait une fédération sous le nom d'Union
des îles des Comores — tous les trois ans. Cet accord n'a jamais été mis en
oeuvre. Le coup d'État le plus récent renversa un gouvernement civil le 30
avril 1999. L'instabilité politique chronique des Comores a plongé l’archipel
dans la pauvreté et a rendu les habitants incapables de développer leur
potentiel touristique.
Le secteur
de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche est prédominant dans l'économie
des Comores. Il occupe 80% de la population active, contribue à 40% du PIB et à
la totalité des exportations. Le pays n’est pourtant pas autosuffisant et
importe du riz, qui représente 90% des importations alimentaires.
La
production de vanille représente environ 180 tonnes en 1998. Le marché mondial
de la vanille naturelle est assez étroit (2.000 tonnes /an environ) et
concentré (Etats-Unis, France, Allemagne). Les exportateurs sont principalement
Madagascar (30%), l'Indonésie (30%), les Comores, l'Ouganda, la Réunion et la
Chine.
En 1998,
la production de clous de girofle s'est inscrite en hausse avec des estimations
faisant état de 2.000 tonnes contre 1.500 tonnes en 1997. Largement
excédentaire, la production mondiale est de 70.000 à 80.000 tonnes, incluant
Madagascar, la Tanzanie, l'Indonésie.
Les
Comores occupent le premier rang mondial pour la production d'essences
extraites de l'ylang-ylang. Celle-ci, estimée à 54 tonnes en 1998, a
sensiblement fléchi par rapport aux deux années précédentes. Sur le marché
international, les prix ont continué d'enregistrer un recul. Les exportateurs
concurrents sont Mayotte, Madagascar et l'Indonésie.
Si le pays
dispose d'importantes ressources halieutiques, la pêche, uniquement artisanale,
n'est pratiquée que sur une étroite bande côtière, avec des petites pirogues.
Elle ne fournit annuellement qu'environ 8.000 tonnes / an et ne couvre que très
partiellement les besoins nationaux. La commercialisation des produits dans les
îles elles-mêmes se heurte à l'absence d'équipements de conservation.
Le secteur
manufacturier demeure handicapé par l'étroitesse du marché intérieur, le faible
développement des communications maritimes, les difficultés de l'accès au
crédit et les obstacles divers, comme la cherté (ainsi que les pénuries) de
l'électricité et de l'eau. Le secteur privé reste embryonnaire et est
représenté par des petites et moyennes entreprises de taille souvent très
modeste, qui occupent environ un millier de personnes. Sa contribution à la
formation du PIB est de 12,8% en 1998. Ces entreprises se consacrent
essentiellement à la transformation des cultures de rente et aux activités
liées au secteur du bâtiment.
Selon une
estimation, les Comores auraient accueilli environ 28.000 visiteurs en 1998, en
légère augmentation par rapport aux années précédentes. L'évolution de la
répartition de l'origine géographique des visiteurs met en évidence une tendance
à la diversification des clientèles et notamment la part croissante des
européens qui ont représenté 42,5% des arrivées en 1998. Les touristes
sud-africains représentaient 36% de l'ensemble des arrivées en 1998. L'essor du
tourisme aux Comores est tributaire de l'assurance d'une relative stabilité
politique et sociale, des perspectives de desserte aérienne internationale et
régionale ainsi que de l'augmentation de l'offre hôtelière.
Transports aériens
Les
Comores disposent d’un seul aéroport international ( AIMPSI ).
Les
compagnies aériennes desservant les Comores sont Air Madagascar et Air Austral.
Les
Comores disposent de trois liaisons hebdomadaires avec la Réunion et deux avec
Madagascar, sans liaison directe avec Maurice et Seychelles.
Transports maritimes
Etat
multi-insulaire, l’Archipel des Comores dispose d’une zone maritime au
potentiel économique considérable, grâce à une situation géostratégique exceptionnelle
en tant que passage obligé pour les pétroliers du Golfe persique.
Au niveau
national, quatre bateaux de moins de mille tonnes assurent sans régularité les
liaisons entre les îles. En effet, en République Fédérale Islamique des
Comores, il n’existe qu’un seul port en eaux profondes qui est celui d’Anjouan
et qui devrait servir comme port d’éclatement pour les autres îles.
En ce qui
concerne les transports régionaux, il n’existe pas de liaison maritime entre
les Comores et les autres pays membres de la Commission de l’Océan Indien.
Toutefois, la Compagnie Sud Africaine SPANFREIGHT SHIPPING y dispose d’un
réseau Europe-Asie-Océan Indien avec transbordement à Mombassa.
Hormis
Madagascar pour lequel il existe plusieurs liaisons mensuelles directes par les
ports d’Antsiranana ou de Mahajanga, les marchandises en provenance des autres
pays membres de la COI doivent donc transiter par Mombassa.
Télécommunications
Les
Comores sont les seules îles de l’Océan Indien à se tenir à l’écart du
processus de déréglementation. La SNPT (Société Nationale des Postes et
Télécommunications), sous contrôle d’Etat, est d’ailleurs l’unique société
comorienne à disposer de recettes régulières en devises.
L’île la
mieux équipée est la Grande Comore avec sa capitale Moroni. C’est à Moroni que
se trouve la station satellitaire du Volo-Volo.
Les
Comores disposent de 6,226 lignes fin 1998 ( 5.508 lignes en 1997 ),
essentiellement analogiques. La numérisation de la station terrienne a permis
de doubler la capacité initiale des lignes internationale passant de 30 à 60.
La mise en
place d’un réseau de téléphone mobile est en pour parler.
L’Internet
est depuis peu (1997) accessible grâce à la numérisation du centre de transit
international du Volo-Volo. L’hébergement de site en local est encore à ses
balbutiements, constituée pour plus de 80% par la clientèle privée. Pour
l’instant, les sites des entreprises locales restent encore hébergés à
l’étranger. Un projet est à l’étude pour pouvoir installer un centre de
réception des communications par satellite.
Electricité
Une
société privée d’actionnaires étrangers et de droit comorien, la Comorienne de
l’Eau et l’Electricité (CEE), a été créée en 1997 pour gérer le contrat
d’affermage liant la SOGEA-SPE à l’Etat comorien. Chargée d’exploiter des
équipements appartenant à l’Etat, pour la production et la distribution de
l’électricité et de l’eau, la société a commencé son activité début 1998.
Eau
L’alimentation
d’eau s’effectue uniquement en Grande-Comore, les autres îles de disposant pas
de système de distribution d’eau potable. Le nombre d’abonnés a continué à
augmenter s’élevant de 2680 en 1994 à 3443 en 1998, soit un accroissement
annuel moyen de 6,4%. La production a été de 2,7 millions de mètres cubes en
1998, contre 1,6 millions en 1997 et 2,3 millions en 1996, La tendance à la
hausse s’est maintenue après les difficultés exceptionnelles rencontrées en
1997.