PAYS
DE L'AFRIQUE DE L'OUEST
Plus
qu'ailleurs en Afrique, la côte du golfe de guinée apparaît comme une mosaïque
d'états : forêts et savanes coupées en " tranches ", tribus écartelées entre
plusieurs pays…telles sont les séquelles de l'ancienne rivalité entre les puissances
coloniales, la France et l'Angleterre surtout. les onze états de la région s'efforcent
depuis vingt ans de construire leur unité interne, en s'aidant des écoles, des
routes, des villes, des usines…

Entre océan et désert
L'Afrique de l'Ouest, enserré entre le Sahara au nord
et l'océan atlantique au sud, apparaît isolé. D'un autre côté, le désert inhospitalier,
qu'on croirait infranchissable ; de l'autre, la côte atlantique, généralement
basse, sablonneuse ou vaseuse avec des cordons littoraux qui enferment des
lagunes et rendent difficile l'établissement de ports. Sans compter la terrible
barre, cette vague déferlante qui sape le rivage du golfe de guinée et qui
est très dangereuse pour les embarcations. En outre, la côte est ourlée d'inextricables
forêts de mangroves. Ces difficultés de pénétration par la mer ont longtemps
découragé les explorations européennes. Pour les occidentaux, l'Afrique de
l'ouest restait une contrée mystérieuse. Ils ignoraient souvent que l'immense
Sahara, loin d'être infranchissable, livrait passage aux caravanes de l'or
et du sel…

Forêt et savanes
La bordure méridionale de l'Afrique de l'ouest est
couverte de forêts denses et de marécages luxuriants. Sur les plateaux de
l'intérieur poussent les hautes herbes de la savane arborée, domaine des buffles,
des éléphants, des girafes, des lions, des panthères…plus au nord, vers le
tropique du cancer (au Sénégal en particulier), la savane fait place à la
brousse épineuse parsemée de baobabs. Ces différentes zones de végétation
naturelle correspondent à des nuances climatiques : au sud règne le climat
équatorial, constamment chaud et humide ; la zone des savanes se caractérise
en revanche par l'alternance d'une saison sèche (de novembre en mai) et d'une
saison des pluies (de juin à octobre) que l'on nomme " hivernage ". Au nord,
la saison sèche s'allonge encore, les pluies se concentrent en juillet et
en août et les écarts de températures s'accentuent…
Le
Sénégal
Dakar,
la capital du Sénégal, l'un des ports de la côte Africaine
L'Afrique mal partie ?
Aujourd'hui, les pays de la région sont tout indépendants.
La sortie de l'ère coloniale s'est effectuée entre la fin des années 1950
et le milieu des années 1970, parfois en douceur (au Sénégal) ;ou en Côte-D'ivoire),
parfois dans la violence, comme en Guinée-Bissau qui dut mener une lutte armée
pendant plus de dix ans avant d'arracher son indépendance au colonisateur
portugais. Parce qu'ils manquaient de capitaux, les nouveaux états libres
du golfe de guinée durent continuer à produirent du cacao, du café, des arachides
et du coton pour les acheteurs occidentaux ; ils durent brader leurs ressources
minières afin de compenser les importations de biens de consommation. Cette
situation a longtemps empêché le développement de la production alimentaire
et le financement des industries locales, dont l'insuffisance se fait gravement
sentir.
L'Afrique
mal partie ?
Au pays des soudanais
Les aborigènes de la forêt bordant le golfe de guinée
ont disparu. A une époque déjà lointaine (sans doute le premier siècle de
notre ère), des populations noires de langue soudanaise se sont installées
dans la région des savanes, où elles ont commencé à pratiquer une forme d'agriculture
primitive (millet et sorgho). Profitant des " lignes commerciales " transsahariennes,
des royaumes soudanais se sont développés dès le haut Moyen Age, comme, au
IX siècles, celui du Tékrour, dans la vallée du fleuve Sénégal, ou plus tard
celui du mali, qui comprenait l'actuelle guinée et qui, disposant de mines
d'or, fut très florissant. Du X au XV siècle, la région eut à subir les assauts
des armées de bédouins arabes qui voulaient s 'emparer de la source de l'or
et qui recherchaient les esclaves. Les Arabes introduisaient peu à peu leur
culture et leur religion, l'islam.
L'arrivée des européens
Dès la seconde moitié du XV siècle, des navigateurs
portugais s'aventurèrent sur les côtes de guinée. Ils découvrirent bientôt
une source de richesse inépuisable : les esclaves, achetés pour une bouché
de pain aux chefs locaux et revendus à prix d'or en amérique. A la suite des
portugais vinrent des concurrents hollandais, britannique, français, et. Mais,
pendant longtemps, ils ne s'aventurèrent pas au-delà du littoral. Au milieu
du XIX siècle, la traite des noirs étant presque partout condamnée, la France,
l'Angleterre, et l'Allemagne s'avisèrent de pénétrer l'Afrique de l'ouest…Pour
la coloniser. En 1884, au traité de Berlin, elles effectuèrent un absurde
partage de la région. Les frontières actuelles de l'Afrique guinéenne, héritées
de cette époque, ne respectent en effet ni les unités géographiques naturelles
ni les unités humaines…
Aujourd'hui,
les pays de la région sont tout indépendants. La sortie de l'ère coloniale s'est
effectuée entre la fin des années 1950 et le milieu des années 1970, parfois
en douceur (au Sénégal) ;ou en Côte-D'ivoire), parfois dans la violence, comme
en Guinée-Bissau qui dut mener une lutte armée pendant plus de dix ans avant
d'arracher son indépendance au colonisateur portugais. Parce qu'ils manquaient
de capitaux, les nouveaux états libres du golfe de guinée durent continuer à
produirent du cacao, du café, des arachides et du coton pour les acheteurs occidentaux
; ils durent brader leurs ressources minières afin de compenser les importations
de biens de consommation. Cette situation a longtemps empêché le développement
de la production alimentaire et le financement des industries locales, dont
l'insuffisance se fait gravement sentir.
Le
fleuve Sénégal, qui coule au nord, a donné son nom au pays. Formant la frontière
avec la Mauritanie, il est navigable toute l'année sur 200 à 300 kilomètres
(de St-Louis à Podor) et il enfle beaucoup à la saison des pluies.Un grand barrage
est aujourd'hui en cours de construction sur le fleuve, qui devra fournir de
l'énergie hydroélectrique aux trois pays riverains (mali, Mauritanie, Sénégal)
et surtout permettre l'irrigation des terres dans cette région sahélienne cruellement
atteinte par les variations de la pluviométrie (hauteur des pluies).

Complètement
cerné par le territoire sénégalais, la Gambie occupe une étroite bande de terre
de part et d'autre du cours de la Gambie, depuis l'embouchure jusqu'à 350 kilomètres
an amont.C'est l'une des créations territoriales les plus extravagantes de la
colonisation. L'agriculture -qui emploie les trois quarts de la population active-
produit surtout de l'arachide, laquelle fournit la totalité des exportations
agricoles : les variations de son cours sur le marché international affectent
d'autant plus l'économie Gambienne que le pays ne dispose d'aucune ressource
minière ou énergétique. Bien que la Gambie hésite à renoncer à l'aide financière
substantielle de la Grande-Bretagne, son union avec le Sénégal, ancienne colonie
française, est aujourd'hui chose faite.
Champs
de riz en Gambie
La
Guinée-Bissau
Le
pays n'obtient son indépendance qu'en 1974, après une longue lutte contre le
Portugal. La Guinée-Bissau porte encore les marques de cette domination très
dure, au cours de laquelle les guerres et les épidémies décimèrent la population
(on compta parmi les réfugiées plus d'un tiers de la population nationale !
) et qui laissa le pays dans de grave difficultés économiques.La Guinée-Bissau
a peu de ressources ; son unique centre urbain est Bissau (la 3 ville du pays,
par l'importance numérique, n'atteint pas…3000 habitants ! ) 80% de la population
des consacrent à l'agriculture, où dominent encore les cultures de plantation
comme l'arachide et les palmistes. Mais, depuis la libération du pays, un effort
a été entrepris pour accroître les cultures vivrières, en particulier le riz,
ce qui permet d'utiliser de vastes régions marécageuses.
Ecole
dans le maquis Guinée-Bissau
Les
Îles du Cap-Vert
C'est
un archipel situé dans l'atlantique à environ 500 kilomètres au large du sénégal.
Il n'y pleut presque jamais et les périodes de sécheresse peuvent durer plusieurs
années, provoquant des situations dramatiques. La production locale de manioc,
de patates douces, de mais et de bananes est loin de suffire aux besoins de
la population, et le pays doit importer de grandes quantités de produits alimentaires.
En fait, les cap-verdiens tirent l'essentiel de leur subsistances des salaires
perçus au Portugal ou en Amérique par leurs compatriotes émigrés, qui les rapatrient
au pays.
La
Guinée
port
de Mindelo dans k'île de Sao vincente
En
guinée (on dit aussi Guinée-Conakry), l'agriculture occupe plus des trois quarts
de la population active. Les habitants y vivent encore, pour la plupart, dans
des villages (5000 environ) ; le revenu par tête est faible.Pourtant, le pays
ne manque pas de ressources, mais il a du mal à les mettre en valeur à cause
des choix qui ont été faits après l'indépendance (coupure du monde extérieur).
Les frontières ont été réouvertes depuis les années 1970 aux capitaux occidentaux,
ce qui permet d'intensifier l'exploitation des ressources minières, qui sont
considérables (la guinée possède plus de 20% des réserves mondiales de bauxite).
Après avoir réduit les productions agricoles de plantation, le pays augmente
ses productions vivrières qui suffisent presque désormais, aux besoins intérieurs.
Le développement industriel ne fait que débuter.
Famille
de Konakry, capital de Guinée

La
population ivoirienne croît rapidement, mais elle reste assez faible par rapport
aux dimensions du territoire et à l'abondance des ressources. La côte d'ivoire
est en effet l'un des pays les plus riches du continent africain. Le revenu
moyen par habitant y est certes encore bien inférieur à celui des pays occidentaux,
mais il est le 7 de l'Afrique ; et pourtant le pays ne dispose pas de pétrole
ni de ressources minières considérables. Les plus graves problèmes d'alimentation
et d'hygiène ont été résolus. L'agriculture de plantation, où dominent le cacao,
le café et les fruits exotique, a fait fortune de la côte d'ivoire. Les cultures
vivrières (riz et manioc) ne suffisent pas encore à satisfaire les besoins nationaux.
La vente des bois précieux, exploités dans la forêt méridionale, assure chaque
année d'importants revenus. Le sous-sol renferme du manganèse, de l'or et des
diamants, et le barrage de koussou fournit de l'énergie hydroélectrique. Les
capitaux étrangers, attirés par le faible coût de la main-d'œuvre, ont permis
le développement des industries (agroalimentaire, raffineries, montage d'automobiles).


Le
Libéria
pont
de lianes permettant de travers un " marigot " en Côte d'Ivoire
Le
territoire de l'actuel Libéria fut choisi par une société philanthropique(humanitaire)
américaine, au début du XIX siècle, pour servir de centre de rapatriement pour
les esclaves noirs libérés aux Etats-Unis. Ils furent plusieurs centaines à
venir s'installer dans ce qui deviendrait, en 1847, le premier état indépendant
d'Afrique (après l'Ethiopie du Négus). Les " Américano-Libériens "eurent très
tôt des rapports difficiles avec les indigènes, qu'ils considéraient de haut
et qu'ils traitèrent brutalement. Leurs descendants tiennent aujourd'hui encore
les rênes du pays.Le Libéria est le lus grand producteur africain de caoutchouc
naturel. Il produit également du fer et possède, en théorie, la plus grosse
flotte marchande du monde. Mais celle-ci fait que couvrir de son pavillon des
bateaux d'autres nationalités, dont les armateurs échappent ainsi à de lourdes
taxes.
Monrovia,
capital du Libéria
La
Sierra leone
Le
territoire de l'actuel Libéria fut choisi par une société philanthropique(humanitaire)
américaine, au début du XIX siècle, pour servir de centre de rapatriement
pour les esclaves noirs libérés aux Etats-Unis. Ils furent plusieurs centaines
à venir s'installer dans ce qui deviendrait, en 1847, le premier état indépendant
d'Afrique (après l'Ethiopie du Négus). Les " Américano-Libériens "eurent très
tôt des rapports difficiles avec les indigènes, qu'ils considéraient de haut
et qu'ils traitèrent brutalement. Leurs descendants tiennent aujourd'hui encore
les rênes du pays.Le Libéria est le lus grand producteur africain de caoutchouc
naturel. Il produit également du fer et possède, en théorie, la plus grosse
flotte marchande du monde. Mais celle-ci fait que couvrir de son pavillon
des bateaux d'autres nationalités, dont les armateurs échappent ainsi à de
lourdes taxes.
Village
de pêcheurs sur la côte occidentale de la Sierra Leone
Le
Ghana


Le
Ghana est -après le Nigeria, véritable colosse africain-, l'état le plus peuplé
et le plus urbanisé de l'Afrique guinéenne. C'est également l'un des plus riches
; aujourd'hui il se place cependant derrière la côte-d'ivoire. Le Libéria et
le Sénégal, car son économie a souffert de l'inflation la plus forte du continent
et de pratiques de fraudes et de corruption qui ont vidé les caisses de l'état.L'agriculture
occupe une place importante : le pays fut longtemps le premier producteur mondial
de cacao. Les cultures de plantation, trop soumises aux aléas des cours internationaux,
ont été supplantées par les cultures vivrières (maïs, manioc, riz, mil, patates
douces), qui suffisent désormais aux besoins de la population. On exploite largement
les essences précieuses de la forêt ; en revanche, l'élevage et la pêche sont
peu développés. Le sous-sol recèle de l'or, des diamants, du manganèse et de
la bauxite, qui a donné naissance à une importantes industrie d'affinage (produisant
le tiers de tout l'aluminium fabriqué en Afrique). Le barrage géant d'Akosombo
au nord d'Accra, fournit au pays de l'énergie abondante et bon marché, et a
permis le développement des industries de transformation dans le triangle Akosombo
Tema Accra : raffinerie de pétrole, fonderie d'aluminium, cimenteries, fabriques
de savon, minoteries.
Le
Togo
Pêcheurs
de la Côte Ghanéenne
Village
du Togo Septentrional
Le
Bénin
marché
flottant au bénin
Le
bénin -ancien Dahomey, qui fut un prestigieux royaume avant de tomber sous la
coupe de la France- est un des pays les plus pauvres de la région. L'analphabétisme
et les épidémies y sévissent toujours, en particulier dans le nord. La population
se concentre dans le sud, où les nombres rivières et les lagunes riches en poissons
permettent une pêche fructueuse. L'agriculture produit du coton, du cacao et
des noix de coco pour l'exportation, du maïs, du manioc, et du riz pour la consommation
local. Le pays ne possède pas de production minière, aussi le développement
industriel est-il très limité. Les ports de Cotonou et de Porto-Novo, qui servent
d'exutoire au riche Nigeria voisin (où le port de Lagos est embouteillé), prélèvent
des taxes importantes.
Le
Togo est une étroite bande de terres qui forme un front de 50 kilomètres sur
l'atlantique et qui s'étire vers l'extérieur sur plus de 500 kilomètres : une
" tranche " de forêt et de savanes.La population se concentre sur la côte, où
la densité est supérieure à 200 habitants kilomètres carré. L'activité agricole
qui occupe plus des deux tiers de la population active, est la première du pays.
Les principaux produits commerciaux sont le cacao, la noix de coco et le coton,
que l'on exporte bruts (le cacao sous forme de grains). Le mil, le maïs, le
riz, les légumes sont cultivés pour la consommation intérieure. Mais la richesse
-toute relative- du pays provient de ses ressources en phosphates (6 producteur
mondial) que l'on exporte sous forme de minerai brut.